dimanche 1 décembre 2013

Persécutions faites aux Roms, novembre 2013

Collectif Rroms de la Bourse du travail
Lille, Marche contre le racisme du 30 novembre
[Photo Philippe Lagatie ]





















    Vendredi 1er novembre :

    Lyon (59), France : Le 28 octobre, 127 Roms installés sur le plus grand bidonville de la région lyonnaise sont assignés devant le TGI de Lyon par la maire de Saint-Fons qui essaye coûte que coûte de les renvoyer le plus loin possible depuis plus d’un an.
    Afin de tenter de casser la spirale infernale qui les conduit d’expulsion en expulsion et de terrain en terrain, 90 Roms, avec le soutien du Mrap, assignent le préfet du Rhône, M. Carenco, devant le Tribunal Administratif pour demander l’application de la circulaire du 26 août 2012.
     C’est facile, a déclaré leur avocat au TGI, d’ignorer les condamnations de toutes les instances internationales, de relayer la politique raciste et discriminatoire du gouvernement socialiste et ensuite de venir pleurer pour une violation de la propriété privée puis demander l’expulsion du terrain. 
    Donc, les Roms, avec le soutien du Mrap, décident d’assigner le préfet du Rhône devant le tribunal administratif pour demander l’application de la circulaire du 26 août 2012. 
    Cette circulaire prévoit en effet qu’un bilan individuel doit être dressé pour chaque habitant avant de procéder aux expulsions et dans l’objectif de trouver des solutions digne.
    • Dimanche 3 novembre
    Zemun Polje, Serbie : Suite à un article de presse paru le 30 octobre dans le journal Vecernje Novosti, pour annoncer le retour de la gale à l'école du village tout en accusant les enfants roms d'être le vecteur de l'épidémie, 200 habitants du village ont défilé dans les rues en criant des slogans racistes, en direction du quartier tsigane. "Tuez-les ! Tuez-les ! Et qu'il ne reste plus un Tsigane !" , "On va tous vous exterminer !", tels étaient les slogans des manifestants, qui ont pu défiler dans le village sans être inquiétés par la police locale.
    Le Centre régional pour les droits des minorités a indiqué que depuis la parution de l'article, la violence n'a pas cessé d'augmenter au sein du village, jusqu'à l'agression de plusieurs Roms par une bande de jeunes racistes, qui en appelaient au lynchage.  
    Pau (64), France : En pleine nuit, un incendie a ravagé une aire de stationnement vétuste, brûlant à 60 % une enfant endormie à l'intérieur d'une caravane. Le drame a ravivé la colère des gens du voyage qui se disent "abandonnés" des pouvoirs publics. Le maire de Sendets, Michel Plissonneau, en charge du dossier au sein de la communauté d'agglomération de Pau (CdA), a ainsi essuyé le concert de critiques visant la mairie de Pau mais aussi l'association Gadjé Voyageurs accusées d'inertie. La question du relogement des familles, qui s'entassent depuis presque vingt ans sur ce terrain situé à Pau entre l'avenue Alfred-Nobel et le Cami-Salié, est épineuse. Longtemps laissé à l'abandon, le site, qui n'est plus géré, a presque des allures de bidonville.
    Compte tenu de la gravité de ses brûlures, l'enfant, âgée de 13 ans, a été transférée au CHU de Bordeaux où elle devait être accueillie dans un service spécialisé et plongée dans un coma artificiel.

    • Lundi 4 novembre
    Lille (59), France : Alors que 200 personnes roms ont été expulsées de leur campement le 28 octobre, leurs caravanes confisquées et placées en fourrière, Martine Aubry, présidente de Lille Métropole a notamment déclaré : « S'ils sont condamnés, ils doivent repartir dans leur pays ». 

    • Mardi 5 novembre
    Lille (59), France : Plusieurs syndicats d’étudiants (SGL, UNEL, UNEF et JC) ont appelé à manifester à 11h30, porte de Paris, pour dénoncer les expulsions des étudiants en situation irrégulière mais aussi rejoindre la mobilisation créée suite aux expulsions de campements de Roms sur la métropole lilloise.  Quatre cents personnes ont répondu à l'appel, solidaires avec les Roms réfugiés depuis une semaine à la Bourse du Travail de Fives après l'évacuation de leur camp à Villeneuve-d'Ascq. 
    Leila Beaugeard, 19 ans, lycéenne à Montebello et responsable du syndicat lycéen UNL Nord, au sujet des familles roms qui sont présentes à ses côtés, dénonce le fait « qu’elles soient trimbalés d’un coin à l’autre sans le moindre respect pour leur condition humaine ». Plus loin dans le cortège, Vincent Delbar, secrétaire général CGT : « Une réunion déjà programmée et dont on se demande ce qu’il pourra en sortir. La situation est intenable à la Bourse du travail où nous accueillons 120 Roms dont 50 enfants ».

    • Mercredi 6 novembre
    Poitiers (86), France : Suite à l'appel du collectif D'ailleurs Nous Sommes d'Ici, une manifestation  s'est réunie devant le Palais de Justice de Poitiers, réclamant l’annulation des Obligations de Quitter le Territoire Français et l’attribution de titres de séjour apportant une stabilité préalable, indispensable à toute insertion. Le collectif demande l’annulation des expulsions programmées des squats de l’Étape et de Croutelle et la réquisition de ces locaux, propriétés de la ville de Poitiers et de l’État, avec des aménagements suffisants pour un habitat à moyen terme, ainsi que la recherche d’un hébergement permettant un regroupement familial des anciens des Glières.
    • Vendredi 8 novembre
    Sofia, Bulgarie : L’Unicef vient de rappeler que l’illettrisme était en augmentation chez les Bulgares, particulièrement chez les minorités Rom (une communauté d’environ 700.000 personnes sur une population totale bulgare de 7 millions en Bulgarie) et turque de ce pays. Ainsi le taux des Roms âgés de 7 à 19 ans qui n’ont jamais été inscrits à l’école est 13 fois supérieur à celui du reste de la population, selon une étude récente de l’Unicef.
    Dans ce contexte, on peut légitimement craindre que des tsiganes - parents et enfants – ne soient particulièrement exposés à des adoptions aussi abusives qu’expéditives, comme cela a déjà été le cas à différentes époques dans de nombreux pays comme la France ou la Suisse pour des enfants de voyageurs. Or le nombre d’enfants bulgares adoptés en France n’a cessé d’augmenter ces dernières années: neuf via l’AFA en 2009, 7 via l’AFA en 2010, 33 dont 26 via l’AFA en 2011 et 34 dont 18 via l’AFA en 2012. Des chiffres élevés alors que les adoptions internationales se restreignent par ailleurs.

    Lazar Secret & Ana Sainea
    © Photo Cécile Huyghe
    Lille (59), France : Témoignage d'Ana Sainea, 29 ans, en France depuis 2009 : « Ils nous ont jetés dehors comme des chiens et non comme des personnes. Nos caravanes ont été mises à la fourrière avec nos affaires, qu’on n’a pas eu le temps de récupérer. Mes enfants sont scolarisés, je parle français. Depuis deux ans, on parle. 

    Aujourd’hui, on a envie de se battre pour faire respecter nos droits.»
    La jeune femme soutient qu’elle est venue en France pour y faire sa vie, fuyant la pauvreté et le racisme envers sa communauté en Roumanie. «Nous demandons un logement et le droit de travailler. C’est la vie qui nous oblige à voler, pour nos enfants.» Seul réconfort pour Ana: le fait que les siens puissent, ici, aller à l’école.
    Saint-Ouen (93), France : Suite à une précédente expulsion, un campement s’est installé en juillet 2013 sur une friche industrielle et une partie de voie ferrée menant à une centrale à charbon. Occupéau départ  par 400 personnes, il a gonflé aujourd’hui à plus de 800 occupants, Roms de Roumanie pour la plupart, avec un tiers d’enfants. S’estimant « totalement incapable de gérer la situation », Jacqueline Rouillon, maire PCF de Saint-Ouen, a appelé vendredi 8 novembre l’État et le ministre de l’Intérieur « à la responsabilité »... Et à une expulsion rapide. « Un danger élevé et imminent » pèse sur les occupants du campement en raison de la proximité des voies ferrées, s’inquiète-t-elle, et « le bon fonctionnement de l’ensemble de l’agglomération parisienne » est menacé. 
    Aucune solution de relogement n'a été envisagée pour ces populations. Le tribunal de Bobigny a rendu le 2 octobre une ordonnance prononçant l’expulsion du campement dans un délai de 2 mois avant l’intervention des forces de l’ordre. Ce qui laisse aux occupants jusqu’au 12 décembre pour quitter les lieux. Sans autre forme d’accompagnement, pour l’heure,que le fameux « diagnostic social » que la préfecture commande lorsqu’une expulsion est  imminente.
    Pour les associations qui accompagnent les familles roms, cette pression est exagérée.« Les cabanes n’empiètent pas sur la voie ferrée », a affirmé Samir Mile, de l’association La voix des Roms. « Avec une vraie démarche de médiation et un travail de pédagogie, un accord aurait pu être établi[entre] les familles » et la municipalité, regrette aussi Martin Favreau, de l’ONG « Première urgence, aide médicale internationale » (PU-AMI) engagé depuis le mois de septembre 2012 dans un programme de médiation sanitaire à Saint-Ouen.
    Combs-la-Ville (77), France : Déjà expulsés de Nandy suite à une décision de justice, les familles Roms devront quitter leur campement, établi à proximité du stade Alain-Mimoun, près de la déchetterie, suite au délibéré du tribunal de grande instance de Melun. « Nous avions demandé un délai d’un mois pour ces personnes qui ont vécu trois expulsions successives, explique Yves Douchin, de Romeurope. Ils sont épuisés et vont se retrouver en situation d’errance à l’approche de l’hiver. Le problème est repoussé à chaque fois et ce sont les populations qui souffrent. »
    Guy Geoffroy, le maire de Combs-la-Ville, explique « être soulagé par cette décision très satisfaisante : je voulais que le droit soit respecté. On pouvait craindre que vue la saison, le juge donne un délai plus long. (...) Nos demandes ne visent pas à exclure des personnes qui le sont déjà mais nos territoires, Combs-la-Ville, Sénart et la France n’ont pas à régler le problème de la misère en Europe de l’est. Nous n’avons pas les clés pour le résoudre. » Mais d’après Romeurope, cette décision ne peut qu’aboutir à une autre installation illicite et une prochaine expulsion.
    • Samedi 9 novembre
    Oullins (69), France : Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en milieu de journée , à Oullins près de Lyon, à l’appel de leur sénateur-maire UMP François-Noël Buffet, pour protester contre la réquisition d’un terrain de la ville par la préfecture pour accueillir 300 roms albanais. 
    • Dimanche 10 novembre
    Roubaix (59), France : Au moins une caravane de Roms expulsés du camp du Galon d’Eau, fin septembre, a été détruite en fourrière ces dernières semaines. Les associations qui soutiennent les Roms affirment que la préfecture s’était engagée à éviter les destructions.
    Une famille rom, hébergée dans les locaux de la Solidarité, et qui souhaitait récupérer sa caravane, réquisitionnée par la police. Ce couple avec deux enfants dort en effet sous la tente depuis plus d’un mois dans la cour de la « Soli ». Les bénévoles de l’association ont donc contacté, le 31 octobre, la fourrière dans laquelle cette caravane avait été envoyée, à Lys-lez-Lannoy,. Histoire de savoir combien le retrait du véhicule leur coûterait. «  Quand on a appelé, on est tombé des nues en apprenant qu’elle avait été détruite depuis un moment…  », s’indigne Michel Lepech, qui suit les Roms à la Solidarité. La famille en question est bien sûr furieuse : elle a perdu tous les effets personnels qui étaient stockés dans la caravane.
    Derrière ce conflit sur le devenir des caravanes saisies, le souvenir de la destruction d’une dizaine de caravanes en 2012 après une évacuation similaire. «  On nous avait promis que cela ne se reproduirait plus, que c’était une erreur  », rappelle Bruno Mattéi, membre du Collectif de Soutien aux Roms de Roubaix qui souligne que «  la vraie question c’est que la préfecture fait tout pour que ces familles ne récupèrent pas leurs caravanes, de peur qu’elles ne créent de nouveaux campements illégaux  ».
    Courmelles (02), France : 130 habitants de la commune ont symboliquement labouré et planté une dizaine d'arbustes sur une aire de grand passage des gens du voyage pour réclamer sa fermeture. « Ce terrain sans électricité, sans toilette avec une seule arrivée d'eau est la seule aire de grand passage du département alors qu'il en faudrait quatre, les habitants en ont marre de supporter les nuisances », a déclaré Yvon Van Mello, maire de Courmelles. « Nous réclamons ou la fermeture de ce terrain ou l'aménagement d'autres aires dans le département mais les Courmellois ne veulent plus être les seuls à accueillir les caravanes de passage », a-t-il poursuivi. Selon lui, le mécontentement de la population s'est accentué après l'arrivée de familles Roms qui avaient été expulsées d'un campement dans le Pas-de-Calais fin octobre. Quelques habitants accompagnés d'élus du bourg et de la communauté d'agglomération avaient alors manifesté devant la sous-préfecture de Soissons le 27 octobre, deux jours après l'arrivée des familles Roms qui sont reparties depuis.
    • Mardi 12 novembre
    Paris (75), France : Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap) dépose une plainte pour «provocation à la haine raciale» contre Manuel Valls devant la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à juger un ministre pour son action dans le cadre de ses fonctions. La plainte porte sur les déclarations polémiques du ministre de l'Intérieur sur les Roms. 
    L'association reproche au ministre de l'Intérieur ses propos tenus le 17 septembre sur France Inter, dans lesquels il évoquait les Roms et leurs «modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation.» Des déclarations qui avaient suscité un fort émoi au sein du Parti socialiste et du gouvernement. Pour le Mrap, le ministre «culturalise de façon essentialiste des modes de vie qui résultent avant tout de la pauvreté» et «crée un sentiment de rejet à l'encontre des Roms.» Début octobre, le conseil national de l'association avait décidé «à l'unanimité» de lancer des poursuites, a expliqué son coprésident et avocat, Pierre Mairat.

    Paris (75), France : La France a extradé vers la Roumanie Bianca, une adolescente Rom tout juste âgée de 18 ans, dans la cadre d’un mandat d’arrêt européen. Condamnée à 3 ans et demi de prison pour un vol à l'étalage commis en Roumanie à l’âge de 15 ans, Bianca est aujourd'hui enfermée dans une prison roumaine.
    En 2010, Bianca a 15 ans. Elle est accusée de vol à l’étalage dans un magasin de Craiova. Elle est jugée et condamnée à 3 ans et demi de prison ferme. Un mandat d’arrêt européen est émis par la justice Roumaine. Arrêtée en novembre 2012, elle est jugée à Grenoble. Lors de l’audience de la cour d’appel de Grenoble, le juge affirme : « ces gens là ont vocation à retourner chez eux en Roumanie ».
    Roquebrune-sur-Argens (83), France : Lors d'un conseil de quartier, Luc Jousse, maire UMP de la commune, a dit regretter que les pompiers aient été appelés « trop tôt » pour éteindre un incendie qui s'était déclaré dans un camp rom. Un habitant avait enregistré la réunion publique.
    • Mercredi 13 novembre
    Rome, Italie : Selon l'étude publiée par l'UNAR (Office National Contre les Discriminations Raciales) et le Centre de recherches Idos, présentée par le ministre de l'Intégration Cécile Kyenge et Maria Cecilia Guerra, secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances, les 150 000 Roms résidant en Italie sont l'emblème de la discrimination raciale, habituellement désignés comme "habitant des bidonvilles", "étrangers" et "archaïques".
    Sur le plan scolaire, seuls 134 mineurs Roms sont inscrits dans un établissement secondaire, la plupart préférant ne pas mentionner leurs origines, précise par ailleurs le rapport.
    © Photo d'archives Presse Océan
    Saint-Herblain (44), France : Une quarantaine de familles roms (150 personnes et 73 caravanes) ont été expulsées du camp de la Syonnière, puis empêchées par les autorités d’investir un autre terrain à Orvault puis de revenir sur leur campement initial.
    La nuit tombée, toujours sans solution, les familles stationnaient sur la route départementale entre Couëron et Indre.

    Lille (59), France : Témoignage d'Isabelle Dunglas, professeur des écoles à Bruay-la-Buissière,
    syndiquée à Sud Education 59/62, membre de la Fédération « Solidaires Nord/Pas-de-Calais » et du Collectif Solidarité Roms Lille Sud, en direct de la Bourse du Travail :  « La ruche s'active jour après jour. Les abeilles sont reparties "butiner", ça fait partie de leurs stratégies de survie, et je ne vois pas au nom de quoi, nous les empêcherions. Elles font des réserves, pour les temps moins cléments et l'hiver qui se profile. Quelques femmes et les enfants restent sur place. Les repas, le nettoyage sont gérés par tous. Nous avons reçu un traducteur, ce qui a soulagé un peu notre trio d'interprètes habituels. Les solidarités s'expriment de mille manières : c'est cette jeune femme qui vient chercher chaque jour 3 sacs de linge, ce pâtissier qui nous a donné 100 desserts mardi matin, les boulangers qui nous donnent leur surplus, les assos caritatives qui continuent de nous approvisionner, la Confédération paysanne qui nous a donné plus de 300 kg de pommes de terre bio, l'asso Spartak qui a encadré les gosses dimanche (merci Romain D'joub D'joub), l'infirmière bénévole qui est aux petits soins avec les 100 (merci Elizabeth), les étudiants de Sud Étudiant Lille et de la Gégette qui continuent leur accueil et sont pourtant retournés en Fac, increvables, et les syndicalistes qui assument totalement la gestion du groupe, ou qui acceptent de venir travailler avec quelques "invités" dans les couloirs et les salles de réunion. Un grand merci à toutes les assos et tous les particuliers qui se mobilisent au quotidien. Et puis un merci tout particulier à ce Solidaire Anonyme qui nous a offert deux superbes bouquets de fleurs mardi matin. Quant aux Roms, leur dignité, leur résistance, leur sourire ne cessent de nous surprendre. Chapeau bas MesDames et MesSieurs. »
    Thiais (94), France : Une trentaine de Roms ont établi un campement le long du mur sud du cimetière parisien de Thiais, près de l’A 86 et de Belle-Epine. Installés sur l’emplacement du lieu-dit de l’Allée de la Reine, ils viendraient de Villeneuve-le-Roi et ont construit plusieurs cabanes et tentes de fortune.
    Ils ont fait l’objet d’un recensement par les fonctionnaires de police, préalable à une procédure d’expulsion. « Le terrain, comme le cimetière, appartient à la ville de Paris », précise le maire (UMP) de Thiais, Richard Dell’Agnola. Il y a quelques jours, des Roms avaient quitté un terrain situé à proximité du magasin Ikea, anticipant une expulsion.
    • Jeudi 14 novembre
    Grève de la faim à Massa
    Massa, Italie : Dès 9h, le siège national de l'association Nazione Rom a été expulsé en présence d'un huissier de justice. Les plaintes déposées en droit pénal et civil contre une décision jugée illégitime n'ont pas empêché l'expulsion d'avoir lieu. Le dossier a pourtant été remis au procureur de Massa, Aldo Giubilaro, et le gouvernement italien a été informé, notamment le ministère de l'Intégration, le ministère de la Justice, ainsi que le maire de Massa, Alessandro Volpi, le chef d'état-major et chef des Services sociaux, Massimo Tognocchi, le conseiller pour le développement social Mauro Fiori
    Le siège de Nazione Rom avait accueilli une famille rom dont l'un des jeunes enfants souffrait d'épilepsie, cette famille étant victime à Massa d'une discrimination raciale systématique, sans aucun soutien de la part de l'aide sociale ni de la commune de Massa. 
    Les archives de Nazione Rom ont été saisies, qui comprenaient des documents sur plus de 10 000 citoyens roms résidant en Italie. Une documentation complète, des livres, des fichiers, des correspondances établies au fil des ans avec la Commission européenne, le Conseil de l'Europe et le gouvernement italien ont été scellés et enfermés dans 25 boîtes en carton.
    Pour protester contre cette violation, un responsable de Nazione Rom a entamé une grève de la faim devant la mairie de Massa et lance un appel vers la société civile et les organisations antiracistes, afin de construire une solidarité concrète avec les porte-paroles des Roms en Italie.

    Ponte di Brenta (Padoue), Italie : La police locale a enregistré une plainte pour occupation de l'espace public contre une famille rom roumaine de 16 personnes qui avait cherché refuge près de la voie ferrée. Les autorités n'ont fourni aucune assistance sociale à une femme enceinte et trois enfants, obligeant la famille à quitter les lieux.

    Lille (59), France : Appel à la manifestation de samedi 16 novembre à Lille (14 h 30 Porte de Paris).« Nous les Rroms sommes considérés comme des chiens vagabonds sans maître", déclarent Ana Stoïan et Secret Lazar, deux Rroms hébergés à la Bourse du Travail depuis leur expulsion fin Octobre. "Nous voulons démontrer que nous sommes capables de travailler, éduquer nos enfants, d’être comme les autres si vous enlevez les barrières 
    qui sont 

    devant nous depuis des années", ajoutent-ils, avant de conclure leur communiqué (traduit du Romani): "Il faut que nos droits soient respectés [...] nous continuerons les manifestations jusqu’à être acceptés de ceux qui nous ont expulsés !»
    Montpellier (34), France : Le Tribunal de Grande Instance a prononcé l'évacuation du campement de Roms situé à l'est de la Lironde, près du bassin Jacques Coeur, réclamée par une association de riverains.
    Pour Serge Fleurence, 1er adjoint à la Ville, les Roms ont vocation à rentrer dans leur pays et "à se battre pour leurs droits là-bas". Aujourd'hui, entre 400 et 500 Roms vivent à Montpellier. Montpellier compte sept campements, selon la Préfecture de l'Hérault.
    • Vendredi 15 novembre
    Lille (59), France : Depuis le démantèlement violent du camp de 4 Cantons à Villeneuve d’Ascq, le 28 octobre, deux enfants sont nés au sein des familles ainsi jetées à la rue : Carmen et Alex. Le premier accouchement a été prématuré, à sept mois de grossesse. Le préfet du Nord, Dominique Bur, qui a donné l'ordre de cette expulsion était informé de l'état de santé préoccupant de certaines personnes au sein du campement.

    • Samedi 16 novembre
    Aulnay-sous-Bois (93), France : Un campement de Roms venus de Roumanie vient de s’installer près de Bricoman, le long de la RN2. Une vingtaine de maisons de fortune ont été construites à même la terre humide. Plus d’une cinquantaine de personnes, dont de jeunes enfants,  vivent là dans des conditions très précaires. Ils n’ont croisé pour le moment aucun représentant de la mairie. Seules les polices municipale et nationale sont passées les voir en leur demandant dans la mesure du possible d’éviter la prolifération des déchets.
    Londres, Royaume-Uni : David Blunkett, l'ancien ministre de l'Intérieur, a suggéré la semaine dernière que l'arrivée d'immigrants roms pourrait déclencher des émeutes en Angleterre. Un e-mail a été reçu au siège du Roma Support Group (RSG), conseillant à ses membres de  « foutre le camp », avant d'ajouter que « tous les pays d'Europe les détestent, et nous ne sommes pas différents ».
    • Dimanche 17 novembre 
    Nice (06), France : A l’ouest de la ville, la petite centaine de Roms qui campe sur les berges du Var est à nouveau menacée d'expulsion. Le tribunal administratif leur a donné jusqu’à vendredi pour évacuer les berges du Var qu’ils occupent  « sans droit ni titre". La justice, saisie par le conseil général, propriétaire du site, estime qu’il existe "de graves risques en matière d’hygiène, de salubrité et de sécurité pour les occupants mais aussi pour les populations proches et l’environnement ».
     « Une fois de plus, si les populations sommées de quitter les lieux s’y refusent, je demanderai au Gouvernement le concours de la force publique », indique Eric Ciotti, député UMP, président du conseil général des Alpes-Maritimes et délégué général aux fédérations de l’UMP. La préfecture confirme, et précise que  « depuis l’hiver dernier neuf campements ou squats dans le département ont été évacués ». Elle ajoute que trente adultes et neuf enfants en situation irrégulière ont été expulsés.
    • Lundi 18 novembre
    Marseille (13), France : De part et d’autre de la rue Hrant Dink, entre Saint-Jean-du-Désert et la Parette, le long des voies de la SNCF un grand terrain aux bâtisses désaffectées accueille des familles roms depuis plusieurs mois. Leur nombre a augmenté suite à l’expulsion du bidonville de la Capelette. Les caravanes se sont posées et les baraques ont été remontées. L’expulsion est déjà programmée pour la fin du mois de novembre, juste après celle du bidonville de Frais Vallon. 
    Roland Blum, premier adjoint UMP au maire écrit : « Suite à l’évacuation d’un important camp de Roms sur la Capelette, nous constatons un déploiement des populations sur d’autres lieux déjà fortement occupés (...) Nous avons, le maire de Marseille et moi-même, été saisis plusieurs fois par les riverains et avons demandé de nombreuses interventions dans différents secteurs, à la préfecture et à la police », précisant avoir interpellé Jean Paul Bonnetain, préfet de police à Marseille.
    Saint-Fons, France : Ils sont 166 au total à vivre dans ce camp près du périphérique dont le tribunal de grande instance de Lyon vient d'ordonner l'expulsion. 
    Le même jour, les Albanais du pont Kitchener ont été délogés pour être répartis sur d'autres sites de l'agglomération lyonnaise mais également des départements aux alentours comme la Loire, l'Isère et l'Ardèche.
    Villeurbanne (69), France : Les forces de l’ordre ont expulsé neuf familles roms dans un immeuble situé au 47, cours de la République à Villeurbanne dans le secteur des Charpennes. Certaines d’entre elles, en cours d’insertion, sont à la recherche d’un logement social.
    Elles occupaient un immeuble en partie, « sans droit ni titre », depuis le début du mois de septembre 2009. Le squat abritait « 36 personnes dont 19 enfants de moins de 15 ans ». Ils avaient été avertis par la Police, jeudi 22 juillet, que l’éviction aurait lieu lundi matin. La Direction départementale de la sécurité publique du Rhône a dépêché sur place deux cars de CRS et une patrouille du Groupe de sécurité de proximité encadré par plusieurs officiers du commissariat de Villeurbanne. Mais, après leur arrivée, les forces de l’ordre n’ont constaté la présence que de quatre femmes accompagnées de leurs enfants en bas-âge. Les autres avaient préféré partir sans doute pour éviter toute confrontation.
    Ces neuf familles, toutes originaires de Carassau – un village situé dans la région de Bihor dans le Nord-Ouest de la Roumanie, sont pour la plupart arrivées en France en 2007. A elles seules, elles témoignent des difficultés d’insertion de ces citoyens européens. Bien qu’engagées dans des démarches d’insertion avec l’ALPIL depuis, qui assure un suivi social régulier, ces personnes sont aujourd’hui toujours sans-abri. Aucune solution de relogement ne leur a été proposée.
    • Lyon Capitale
    Besançon (25), France : L’avocate de la famille de Léonarda Dibrani, Me Brigitte Bertin, a déposé plainte hier à Besançon après avoir reçu 33 lettres identiques la menaçant de représailles si elle n’abandonnait pas ce dossier. « C’est manifestement la même personne qui a envoyé ces lettres précisant que si Me Bertin continue à défendre la famille de Léonarda, elle s’expose, avec sa famille, à de graves ennuis», a indiqué Me Randall Schwerdorffer, conseil de Me Bertin, soulignant la «connotation clairement raciste des courriers». Me Schwerdorffer espère que les investigations techniques permettront de retrouver les empreintes et l’ADN de l’expéditeur. «On a le droit de ne pas être d’accord avec mon activité mais, juridiquement, on n’a pas le droit de menacer un auxiliaire de justice tout simplement car il exerce son métier», a expliqué Me Bertin. «J’exerce cette profession avec un minimum de convictions et je ne vais pas me laisser dissuader par des correspondances de personnes qui ne partagent pas mon positionnement», a-t-elle ajouté.
    Bonneuil (94), France : Incendie sur un campement, en bordure de la N19. Le feu a pris dans l'une des baraques installées sous le pont qui relie la N406 à la N19. L'habitation a été entièrement détruite par les flammes.
    Le maire de Bonneuil, Patrick Douet, a expliqué qu'il y a «quatre camps sur la commune, pour une population totale de plusieurs centaines de personnes. Le campement touché par l’incendie est le plus ancien sur la commune, avec des gens présents depuis trois ans et en voie de sédentarisation. La plupart des enfants sont scolarisés dans la communes ou à Boissy et Sucy et plusieurs habitants travaillent déjà grâce à des dérogations émises par le préfet.»

    • Mardi 19 novembre :
    Loos, France : Aux alentours de 13h30, le feu a pris dans une caravane, à l’intérieur du camp de Roms basé sur le terrain de l’ancienne prison de Loos.
    Saint-Maur (94), France : La décision d’expulser une vingtaine de Roms qui étaient hébergés depuis une dizaine de mois dans deux bâtiments préfabriqués du stade Auguste Marin de Saint-Maur-des-Fossés, rendue fin octobre par le Tribunal administratif de Melun suite à une demande de la mairie, a suscité l’indignation d’EELV Saint-Maur qui réclame de la ville qu’elle développe le logement social et d’urgence conformément à la loi.
    Concrètement, les Roms sont partis d’eux-mêmes suite à la décision de justice. Seul un couple avec un enfant en bas âge est resté et a été pris en charge par la ville. Les locaux libérés doivent permettre d’accueillir une dizaine de personnes sans domicile fixe de Saint-Maur pendant la période de froid hivernal.
    « Nous condamnons cette expulsion, à l’approche de l’hiver, de familles Roms sans aucune solution alternative, en contradiction avec la circulaire interministérielle du 26 août 2012 et avec la décision récente du Conseil d’Etat rappelant que le refus d’hébergement d’urgence constitue  une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », dénonce la section locale d’EELV.
    Saint-Ouen (93), France : Arrêté du maire de Saint-Ouen, Jacqueline Roussillon : « Article 1er : Il est fait commandement de quitter et libérer de toute personne et de tous biens du campement sis sur la commune de Saint-Ouen sur les emprises situées rue des Docks (parcelles J41, J48 et I24) propriétés de RFF et de la SNCF qui dessert une zone d'activité industrielle et ferroviaire occupée sans droit ni titre, dans un délai de quarante-huit heures à compter de la notification du présent acte.»

    • Vendredi 22 novembre :
    Villeneuve d'Ascq (59), France : L’association Médecins solidarité Lille interpelle les pouvoirs publics sur la situation sanitaire déplorable des Roms chassés de Villeneuve-d’Ascq et installés sur un terrain du conseil général, face à l’hôtel Mercure de Lesquin. Au milieu d’un fatras d’immondices et d’objets de récupération, des rebus de distribution alimentaire survivent quinze familles, réfugiées dans des caravanes rafistolées. Deux d’entre elles se contentent d’une simple tente. Marie Laure Frys, médecin, et Maïté Dubois, infirmière de formation, accompagnées d’Héléna, une étudiante roumaine qui fait office de traductrice, connaissent bien les lieux. Elles passent ici tous les quinze jours. Mais beaucoup de Roms viennent les voir directement au centre, boulevard de Belfort à Lille, ouvert tous les jours.
    « On voit beaucoup de problèmes infectieux dans le camp, principalement dus au froid et à l’humidité. On observe aussi pas mal de problèmes cutanés, de surinfections liées aux conditions de vie et d’hygiène auxquelles ils n’ont pas du tout accès. On peut leur apporter des soins de médecine générale avec les médicaments bien sûr. Mais ce qui leur manque essentiellement c’est de vivre dans des conditions décentes sur un terrain sec avec des sanitaires et un système de ramassage des déchets. » Le médecin confirme l’existence de cas de tuberculose, « mais on n’est pas dans une situation d’épidémie.» Dans une des caravanes, Marie Paule Frys et Maïté Dubois s’attardent auprès d’un nourrisson de trois jours que la maman a mis au monde sur place.
    Bruxelles, Belgique : Médecins du monde dénonce les conditions de vie de familles roms :  « Depuis bientôt 4 ans, des familles migrantes, dites « roms », sont en errance à Bruxelles et dans toute la Belgique. De la rue en squat en passant par l’hébergement d’urgence, elles vivent dans la précarité et peuvent se faire expulser à tout moment. Originaires de Slovaquie pour la plupart, ces familles témoignent de leurs parcours de vie difficiles.

    C’est la première fois dans l’histoire des migrations que connaît et qu’a connu la Belgique, qu’une immigration familiale présente les caractéristiques du sans-abrisme et de l’extrême précarité avec les risques qui leur sont inhérents. Des familles entières avec femmes, enfants et nouveau-nés vivent dans des conditions indignes mettant en péril leur santé et leur avenir.



    Par son inaction, la Belgique (tous niveaux de pouvoir confondus) participe à la production d’une catégorie de sous-citoyens européens. En effet, lorsqu’il s’agit de ressortissants de l’Union Européenne, leur statut administratif ne leur donne accès à aucun droit en Belgique. Même l’octroi de l’aide médicale d’urgence dépend du bon vouloir des administrations locales.



    Le retour dans le pays d’origine, qu’il soit volontaire ou forcé, n’est pas une solution : les familles y subissent de tels traitements discriminants qu’elles reprennent la route tôt ou tard. En dépit d’idées préconçues, ces populations sont peu nombreuses. Elles représentent, selon les périodes, entre 200 et 300 personnes pour Bruxelles. On est loin d’une logique d’immigration massive.
    »

    • Samedi 23 novembre
    Bratislava, Slovaquie : Marian Kotleba, leader d'un parti néo-nazi qui a organisé plusieurs marches anti-Roms, vient de remporter les élections régionales avec 55,5% des voix, pour le poste de gouverneur de la région centrale de Banska Bystrica.
    Ex-leader du groupe d’extrême droite «Slovenska Pospolitost» («Communauté slovaque»), Marian Kotleba dirige actuellement le petit parti nationaliste «Notre Slovaquie», dont les membres portent des uniformes inspirés d’uniformes nazis de la Seconde guerre mondiale. Au premier tour, Marian Kotleba n’avait obtenu que 21,3% des voix, si bien que ses chances d’être élu au poste de gouverneur étaient généralement jugées minces par les analystes.

    Instituteur de son métier, il a été interpellé à plusieurs reprises et mis en examen pour ses propos extrémistes, principalement dirigés contre la minorité rom de Slovaquie. Dans un débat télévisé pendant la campagne électorale, Marian Kotleba avait réclamé que les Roms soient privés d’allocations chômage et d’autres avantages sociaux. Les Roms représentent environ 9% des 5,4 millions de Slovaques.
    Environ 50% d’entre eux sont intégrés, l’autre moitié réside dans 650 campements pour la plupart dans l’est du pays, souvent sans eau potable ni électricité. Selon une étude des Nations Unies réalisée en 2010, 35% des Roms en Slovaquie ne terminent pas l’école primaire, 15% seulement font des études secondaires et 0,2% parviennent à l’enseignement supérieur.

    Selon le politologue John Baranek, le gouvernement slovaque actuel n'a rien fait pour résoudre le problème des Roms. Et selon Robert Fico, premier ministre de Slovaquie, le succès de Kotleba est imputable aux médias qui lui ont donné une place considérable.
    • Lundi 25 novembre :
    Slovaquie : Après la victoire électorale de Miroslava Kotleba dans la province de Banská Bystrica, la majorité de l'opposition parlementaire prône des mesures sévères à l'encontre des Roms, qui semblent s'inspirer directement de la rhétorique anti-Rom de M. Kotleba. Ces mesures portent notamment sur l'obligation de travailler pour les personnes vivant des minima sociaux, visant plus particulièrement la minorité Rom.
    Milan, Italie : « Plus de 700 personnes ont été expulsés sans se préoccuper des personnes âgées, des femmes ou des enfants. La question de la proportionnalité a été ignorée et pas de solutions alternatives viables n'ont été proposées, seulement environ 240 places ont été mises à disposition par les autorités locales », rapporte Rosi Mangiacavallo, chercheur auprès de l'European Roma Rights Centre (ERRC).
    Le CEDR a appelé les autorités de Milan à ne pas procéder à cette expulsion, soulignant qu'elle n'est pas conforme aux normes internationales et la législation nationale. Malheureusement, les autorités ont continué à Milan à procéder à des expulsions sans aucun respect de la législation, sans fournir un logement de remplacement pour toutes les personnes expulsées et sans tenir compte des conséquences sur le plan sanitaire. Les personnes expulsées doivent rester dans la rue ou se trouver de nouveaux « hébergement illégaux », puisqu'on ne leur a pas offert l'accès à d'autres formes d'hébergement. Nombre d'enfants devront ainsi vivre dans la rue en plein d'hiver.
    Communiqué de EveryOne Group« Il n'y a ucun projet pour les Roms roumains expulsés à Milan, des familles pauvres et marginalisées qui se réfugient dans des bâtiments abandonnés. La responsabilité du manque d'hygiène est attribuée par les politiciens, les autorités et la presse aux Roms eux-mêmes ! Pas à la municipalité incapable d'assurer l'accès à la santé et aux services sociaux. Pas à l'absence de plans de soutien. La vérité est niée, même par les médias, dont certains écrivent avec fierté qu'ils ont "dénoncé " la présence des Roms à l'intérieur de bâtiments abandonnés. Les partis de centre-gauche et ceux qui sont intolérants ils agissent à l'unisson. La société civile - en dehors du Groupe EveryOne et quelques autres - est silencieuse et tourne la tête dans l'autre sens. Un jour, cette abomination sera reconnue comme une terrible violation des droits de l'homme. Pour notre part, nous assistons des familles roms à Milan, mais nous sommes obligés de le faire « en cachette ». Comme à l'époque de Mussolini.
    • Mardi 26 novembre :
    Cremona, Italie : A l'aube, la police municipale et la police de l'État ont expulsé la communauté rom qui s'était réfugiée sur la place Somenzi.  Aucune aide sanitaire n'a été mise en place pour les personnes malades, aucun suivi social pour les enfants et pour les personnes les plus vulnérables au froid. L'ONG EveryOne Group a aussitôt envoyé une lettre de protestation au maire et aux autorités de la ville, également transmise au Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme, à la Commission européenne et au Conseil de l'Europe. Selon Roberto Malini, porte-parole d'EveryOne Group, « ces exactions ne sont pourtant pas un cas isolé d'intolérance institutionnelle, car les expulsions sans aide sociale sont désormais la règle en Italie, qui ont conduit la communauté rom dans une situation tragique, où chaque individu a une espérance de vie moyenne d'environ 40 ans (de moitié inférieure aux autres citoyens) et les enfants sont touchés par un taux de mortalité qui est 15 fois plus élevé que celui des autres enfants ».
    Strasbourg, France : Les Dernières Nouvelles d’Alsace relatent l’histoire d’une famille de Roms, avec quatre jeunes enfants dont le dernier a un mois, qui n’a pour seul abri que sa voiture. Leur errance en France dure depuis deux ans. Les deux derniers petits sont nés au CHU de Hautepierre. La famille est restée sous le radar des associations caritatives strasbourgeoises et l'article raconte l’enchaînement de coïncidences qui a permis de les repérer.
    La Ville leur a trouvé une solution d’urgence pour trois nuits. Le Conseil général, responsable de la Protection de l'enfance, devra leur trouver une solution pour l'hiver. Il faut préciser que la famille ne vit pas dans la voiture depuis deux ans en continu. Ils ont été présents avec une caravane dans différents campements de Strasbourg, sans qu’on sache aujourd’hui où est passée cette caravane. Les services sociaux connaissent et suivent cette famille depuis son arrivée. Ce qui n’enlève à leur situation, qui reste extrêmement précaire : La famille a survécu ces derniers jours grâce aux deux plaques de cuisson branchées à une bouteille de gaz rouge posée à l’avant. « Je doute qu’ils arrivent à avoir plus de 5 °C dans l’habitacle avec le froid des dernières nuits », commente Jean-Claude Meyer, le vice-président de Latcho Rom, l’association qui a saisi la Ville de Strasbourg ce lundi.
    Annecy (74), France : Des familles roms, expulsées en aôut, ont installé des cabanes de fortune, baraques de carton et quelques tentes sous un pont, près de la gare d'Annecy.
    • Mercredi 27 novembre :
    Lille (59), France : Un incendie s'est déclaré vers 14h40 dans un campement de Roms, situé près des gares, avant d'être maîtrisé environ une heure plus tard, selon les pompiers, qui ont procédé à l'évacuation de 40 personnes. 
    Lille (59), France : Dispositif policier déployé ce matin pour déplacer 70 personnes roms et dix-huit caravanes installées sur le campus de Lille 1 à Villeneuve d'Ascq. Cette opération fait suite à une ordonance du tribunal administratif demandée par le président de l'université. 
    Saint-Ouen (93), France : Un campement rom sur lequel vivaient quelque 800 personnes, considéré comme l'un des plus importants de France, a été évacué à partir de 8h00 par plus de 300 policiers. Le campement est situé sur des terrains en friche jouxtant l'une des centrales de chauffage urbain de Paris, dans la zone industrielle des Docks de Saint-Ouen.
    300 personnes avaient déjà quitté les lieux la veille de l'expulsion. Les policiers ont fait sortir de leurs cabanons ceux qui étaient restés dont environ 70 enfants. Et ce sans « aucun incident » selon la préfecture de Seine-Saint-Denis.
    Dans un communiqué, La Voix des Rroms a dénoncé « une opération administrative et policière, d’une très grande brutalité, tant sur le plan juridique, que sur le plan des opérations de police », rappelant que les 800 personnes concernées s’étaient rassemblées sur ce site à la suite de précédentes expulsions en Seine-Saint-Denis.
    « Au regard de la brutalité des événements d’aujourd’hui, La Voix des Rroms n’a plus qu’une seule demande à faire aux hommes et femmes dont la fonction est de gouverner nos vies, nos villes et notre Pays. Cette demande s’adresse tout particulièrement à Mme Rouillon, Maire Front de Gauche de Saint-Ouen, Mr Valls, Ministre de l’Intérieur,  et Mr Galli, préfet de Seine-saint-Denis :  "Donnez-nous des pioches et des pelles afin que nous creusions les fosses où disparaîtront les hommes, les femmes et les enfants que de partout vous chassez, mais ayez au moins le courage de les tuer vous-même et d’avouer ainsi que c’est une guerre que vous livrez !"», poursuit le texte.
    « Car comment qualifier la mise au trottoir à l’entrée de l’hiver de plusieurs centaines de personnes, dont la moitié d’enfants ? Et au prétexte aussi mensonger que cynique que c’est afin que les parisiens puissent se chauffer ! », dénonce encore La Voix des Roms, dénonçant « la gauche plurielle…du Front de gauche au parti socialiste, enfin rassemblée dans la guerre contre les Roms! ».
    Ce camp, qui s’est construit depuis cet été sur des terrains en friche de cette commune populaire de 46.000 habitants, au nord de Paris, était accusé de perturber l’approvisionnement en charbon de l’une des plus importantes centrales de chauffage urbain de la capitale, qui alimente environ 110.000 personnes et de nombreux hôpitaux parisiens.
    La voie de chemin de fer qui permettait auparavant de transporter le charbon à partir de l’automne était recouverte sur des dizaines de mètres par des habitations de fortune.
    L’évacuation avait été demandée en justice par la SNCF et RFF, puis par un arrêté municipal de la maire Front de Gauche, Jacqueline Rouillon, qui en avait appelé, le 29 octobre, au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. La mairie avait estimé avoir déjà fait son maximum pour les Roms via la construction d’un village d’insertion.
    La préfecture a décidé de participer à cette évacuation au nom du « péril imminent » encouru selon les autorités par les Roms, à cause de « branchements électriques sauvages », de « l’absence de sanitaires et d’évacuation des eaux » ou encore de « l’amoncellement » de déchets.
    Nice (06), France : Un campement de Roms installé à l'ouest de Nice, sur les berges du fleuve Var, jugé "insalubre et dangereux", a été évacué puis démantelé, a indiqué la préfecture des Alpes-Maritimes.Le Conseil général des Alpes-Maritimes, qui dénombre un total de 70 personnes vivant sur place, a immédiatement procédé à la démolition du campement de fortune. Le tribunal administratif de Nice avait ordonné à la mi-novembre l'évacuation de ce campement illicite à la suite d'une demande du président UMP du Conseil général, Eric Ciotti. En mai, ces mêmes berges menacées d'inondation avaient déjà été évacuées une première fois, après une procédure administrative identique.
    « Moi, aujourd'hui, j'en arrive à pleurer », a déclaré un père de famille rom aux caméras. « Parce que ça me fait de la peine que mon ethnie soit punie, aujourd'hui, on prend encore une fois la route, je ne sais pas combien de fois, et je ne sais pas quand ils vont arrêter de chasser les Roms. »
    Rézé (44), France : Un imposant dispositif policier est actuellement déployé en vue de procéder à l'expulsion de camps de Roms autour du boulevard Schoelcher à Rezé. Une vingtaine de familles serait concernée. La police nationale a été chargée de les « répartir » sur des terrains déjà occupés de façon illicite : boueux, surpeuplés, sans eau, ni toilettes, ni poubelles, sans électricité, et situés sur les communes de Bouguenais, Couëron et Rezé. Le terrain de Rezé est même déjà sous le coup d’une mesure d’expulsion.
    Les habitants de ces terrains, qui sont dans une relation d'intégration et savent très bien les désagréments et la mauvaise réputation des grands terrains, se sont opposés à cette incongruité. Les expulsés ont été installés de force par la police. 
    Quel jeu joue ici la préfecture ? Une provocation pour obliger les communes à réagir et à enfin parler ensemble d’un problème qui intéresse toute l’agglomération ? Exacerber une situation déjà extrêmement tendue dans un campagne électorale qui commence ? Déstabiliser les terrains et susciter encore plus de méfiance des habitants précaires ? 

    Poitiers, France : Après le campement des Glières il y a quelques semaines, les services de police de Poitiers ont procédé actuellement à l'évacuation du squat de l'ancien foyer L'Etape, situé en centre-ville, rue d'Oléron. L'opération a débuté vers 8 h. La justice l'avait ordonné, les squatteurs de l'ancien foyer disposaient d'un délai de quatre mois pour quitter les lieux, laissant le temps de mettre en oeuvre des procédures de relogement. Les familles de Roms se sont installées, début avril, dans l'ancien foyer qu'un promoteur envisage de transformer en logements.
    • Jeudi 28 novembre : 
    Londres, Royaume Uni : Le Premier ministre David Cameron veut prendre des mesures pour limiter l'immigration des citoyens bulgares et roumains, d'où sont issus la majorité des Roms immigrants au Royaume Uni.
    Viviane Reding, Commissaire de l'Union Européenne, condamne ces mesures contraires aux principes d'un marché commun, et notamment au droit de circulation des travailleurs.
    Hanovre, Allemagne : Les maires de 16 villes allemandes (dont Hanovre et Dortmund) ont écrit à Angela Merkel pour la prévenir qu’ils ne pourront faire face à l’arrivée massive de Roms venus de Roumanie et de Bulgarie au moment de l’entrée de ces deux pays dans l’Espace Schengen, le 1er janvier 2014.
    Comme le dit Rolf Karling, fondateur de “Citoyens pour citoyens”, une association de soutien alimentaire, “il faut d’abord parler d’éducation avant d’intégration”. “Vous devez leur apprendre à quoi sert le récipient en céramique dans la petite pièce et à utiliser des sacs pour déposer les ordures.” “Quand ils arrivent ici ils ne sont pas encore civilisés et jettent tout par la fenêtre.”
    • Vendredi 29 novembre : 
    Dublin, Irlande : Plusieurs centaines de voyageurs et des sympathisants ont participé à une manifestation pour dénoncer les conditions d'accueil qui laissent plus d'une famille sur dix sans abri. Sur l'une des banderolles, on pouvait lire notamment : « Les droits des voyageurs sont des droits humains».

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